Avec le
développement des nouveaux médias (réseaux sociaux, blogs…), la polémique sur
la notation des vins enfle. Outils d’évaluation précieux pour certains, les
notes sont désormais accusées de renforcer le pouvoir des experts, voire d’être
antidémocratiques.
La scène se déroule il y a
quinze ans, dans un club de dégustation plutôt connu et cossu de l’Ouest
parisien. Un amateur œnophile, tire-bouchon en main et regard moiré d’envie,
lançait à la cantonade :« Vous allez
voir, nous allons nous régaler, je vais ouvrir une grosse quille, un 97 sur 100
Parker, préparez-vous au grand choc… ».
L’année dernière, c’est
pourtant le même passionné qui, au sein du même club, entamait une dégustation
par ces mots : « Nous nous fichons pas
mal des notes, de ce que disent La RVF ou Robert Parker, n’est-ce pas ? Le vin,
ce n’est pas ça ; le vin, c’est la liberté ! ». Spectaculaire, ce
revirement résume à lui seul l’ampleur du débat, voire la polémique qui agite
la planète vin. Popularisée puis plébiscitée dans les années 80 et 90, la
notation des vins sur 5, sur 20, voire sur 100 est aujourd’hui critiquée et
remise en question, parfois par ceux-là mêmes qui l’avaient portée aux nues.
UNE
ÉMULATION STIMULANTE
Tout change autour de nous. Le
boom économique du vin, la mondialisation, la spéculation sur les meilleures
bouteilles, les frustrations de ceux qui n’ont plus accès aux grands crus et
l’essor d’Internet ont bouleversé les repères traditionnels. Conséquence, le
consensus autour des notes s’est transformé en âpre champ de bataille.
Pour les plus optimistes, la
hiérarchisation du vin par la notation conserve des avantages : les notes
constituent un outil d’évaluation mémorisable précieux pour les consommateurs,
noter contraint les experts à s’engager et favorise aussi une émulation
stimulante entre les amateurs et les professionnels. Mais pour une frange
croissante du public, voire de certains producteurs, la notation se distingue
surtout par ses points négatifs : elle camouflerait la subjectivité du
dégustateur au nom d’une prétendue approche objective, voire universelle du vin
et, surtout, elle simplifierait à outrance, nivelant les différences et
uniformisant le goût du vin. Ce qu’un fin observateur comme l’écrivain
Jean-Paul Kauffmann résume d’une formule limpide : « La notation systématique a supprimé la dimension sacrée du vin ».
UNE
IDÉE RÉCENTE ?
Il n’y a pas si longtemps, il
est vrai, l’homme appréhendait encore le vin sans le noter. Dans les années 60,
pour le raconter, il y avait surtout des plumes : Raymond Dumay, Alec Waugh… Et
plus près de nous Bernard Ginestet ou Pierre-Marie Doutrelant, dont le livre
fameux, Les Bons vins et les autres (Seuil, 1976), dressait un panorama du
vignoble français assorti d’un guide de l’acheteur dans lequel ne figurait pas
une seule note ! L’idée de noter les vins semble en effet récente. Elle serait
née aux États-Unis, en Californie, à l’université de Davis, à la fin des années
50, promue par des œnologues soucieux d’évaluer techniquement leurs produits.
Mais on prête beaucoup aux Américains. En réalité, plusieurs concours vinicoles
en France employaient la notation sur 20 dès les années 30. Et l’on retrouve
des vins décrits et notés, sur 20 toujours, dans La Revue du vin de France, dès
1951. Abandonnées en 1953 à la mort du fondateur Raymond Baudouin, les notes ne
réapparaîtront dans nos colonnes, timidement, qu’à partir de 1980.
Passée sur 100, la notation
chiffrée des vins est popularisée vers la fin des années 70 par Robert Parker,
avec sa lettre Wine Advocate. Cet avènement correspond à un contexte économique
et social précis. Dès la fin des années 60, l’essor de la société de
consommation favorise la publication de “bancs d’essais” dans la presse. La
notation chiffrée se généralise peu à peu : machines à laver, films, musique…
tout y passe, de l’objet le plus utilitaire à l’œuvre d’art. Il n’y avait
aucune raison que le vin y échappe. Face à l’inflation du nombre de vins à
vendre, le consommateur s’empare des notes, outil de simplification et de prise
de décision. Pour le marchand de vin comme pour le producteur, la note devient
un outil commercial de premier ordre, efficace et gratuit.
DÉJÀ, AU TEMPS DES ROMAINS...
Remise au goût du jour depuis
les années 80, l’évaluation du vin n’est pourtant pas une nouveauté,
l’archéologie en témoigne. Depuis ses origines, le vin est synonyme de pouvoir,
de rang social et économique. Un esclave pour une amphore de vin : le prix payé
par les chefs barbares aux commerçants grecs et romains n’est pas une légende.
Dès l’époque romaine, les meilleurs “crus” de Campanie, dont le fameux Falerne,
étaient référencés et distingués dans les textes de Pline et Columelle. Même
phénomène de ce côté des Alpes ! Au fil des siècles, la connaissance, les
données géographiques, les préférences des princes et des marchands ont fixé en
France, pour un temps plus ou moins long, la hiérarchie des crus et des régions
productrices. Et aujourd’hui encore, le vin demeure un produit à part,
“aristocratique”, un des derniers à propos duquel on recourt à des
qualificatifs désuets : noblesse, race, distinction, supériorité…
Cette tradition historique
est-elle la seule explication à cet appétit de notes ? Sans doute pas. La note
peut en effet simplifier la vie du consommateur et… du dégustateur. Après avoir
dégusté des centaines d’échantillons, il est plus facile de se rappeler une
note qu’un cocktail de sensations organoleptiques : visuelles, olfactives,
gustatives et tactiles. « La note est une
réduction », affirme Bernard Burtschy, statisticien et critique au Figaro,
selon qui « la note et le texte
concernent des publics différents, l’une complétant cependant l’autre ».
Une complémentarité également défendue par Antoine Gerbelle, membre de La RVF :
« Le ressenti de la dégustation produit
le commentaire qui, par traduction simplifiée, donne naissance à la note ».
LE SOUVENIR DES ÉMOTIONS
La note serait donc un
aide-mémoire permettant de localiser et de faire remonter à la surface le
souvenir de nos émotions. Elle peut même suppléer les mots qui ne viennent pas.
« J’ai besoin des notes, elles complètent
tout ce que je ne sais pas dire », explique Yvonne Hégoburu, vigneronne à
Jurançon (domaine de Souch).
Autre femme du vin, Jeannie Cho
Lee, première Asiatique Master of Wine, notait bien avant de devenir critique
professionnelle : « La note est un outil
commode pour offrir un instantané rapide. C’est une façon rigoureuse de
comparer les vins selon des critères d’excellence en termes de style, de
variété et de région pour, en définitive, pouvoir émettre un jugement global
sur un vin ». Tous les écrivains du vin insistent pourtant sur un point :
la note n’est ni suffisante, ni autonome. Y compris Robert Parker, qui l’a
popularisée : « Pour moi, la note n’est
là que pour mettre en valeur et compléter les commentaires de dégustation, qui
sont mon principal outil pour vous communiquer mes jugements », écrit-il
régulièrement dans l’introduction de ses guides.
UN
ENGAGEMENT FORT
Autre intérêt de la notation :
y recourir réclame un certain courage de la part de l’expert. Cela, tous les
enseignants vous le diront. « Les grands
dégustateurs se distinguent par leur capacité à attribuer sans trembler un 5
sur 20 à tel vin goûté à l’aveugle, un 20 sur 20 à tel autre. Les experts moins
aguerris n’ont pas cette amplitude et oscillent entre 12 et 17 sur 20 »,
témoigne Denis Saverot, directeur de la rédaction de La RVF.
La nécessité de noter, donc de
s’engager davantage, apparaît parfois à l’issue d’un cheminement personnel. « Pendant quinze ans, j’ai refusé de noter les
vins, explique Antoine Gerbelle. Dans mes articles, dans mes guides, je mettais
en avant les meilleurs domaines et mes
préférences parmi leurs vins, point final. Avec l’expérience, j’ai vu que ce
système manquait de précision, que ce confort intellectuel trahissait un refus
d’engagement. La note est une véritable prise de risque critique qui, au final,
m’a fait, je crois, gagner en clarté. ».
DE LA
SUBJECTIVITÉ À L'OBJECTIVITÉ
Noter est donc un engagement.
Oui, mais sur quelles bases ? Dans le camp des détracteurs de la notation,
beaucoup soulignent la subjectivité de l’évaluation humaine du vin. Trop de
paramètres fragilisent l’objectivité et la reproductibilité de la note :
conditions de dégustation (aveugle, semi-aveugle, position de l’échantillon…),
lumière sur le lieu de dégustation, état de fatigue du dégustateur, variabilité
des bouteilles… Un seul exemple : même en essayant de pratiquer une notation
“absolue”, avec le maximum d’objectivité, il est évident que Lafite ou Margaux
sortiront mieux notés dans une dégustation horizontale de 1992, millésime
faible, que dans une dégustation verticale du cru.
Après avoir beaucoup pratiqué,
le grand critique Michel Bettane sonne la charge : « L’idée de notation universelle est idiote. Elle tend, beau mensonge,
à faire croire qu’une même échelle peut servir pour tous les produits, du vin
demi-industriel au cru le plus capricieux. Le consommateur roi et débile y
trouve son compte, le marchand aussi, association parfaitement au point de
pervers et de malfaiteurs. La liaison d’une note chiffrée et d’un prix semble
irréversible, autre forme de perversion mentale aimée du plus grand nombre ».
Comme la plupart des experts,
Jeannie Cho Lee nuance aussi la prétention à l’universalité des systèmes
d’évaluation : « On évalue souvent la
qualité d’un vin dans le contexte d’un style et parfois d’une gamme de prix. Et
là, l’expérience reste déterminante. La multiplication des dégustations de vins
d’une même région, issus de nombreux producteurs, fournit le nécessaire
étalonnage qualitatif, facilitant le positionnement d’un vin donné dans une
hiérarchie régionale et stylistique. Les professionnels sont en général
spécialisés dans telle ou telle région, accumulant ainsi une expérience large et
profonde… ».
LA "BASE" PROTESTE
Mais la notation magistrale se
heurte à d’autres formes de contestations. Depuis l’avènement d’Internet, la
note est devenue un enjeu de pouvoir qui oppose les critiques professionnels à
la communauté des amateurs regroupée dans les forums ou sur Facebook.
Ces derniers ont souvent le
sentiment de subir une note venue d’en haut, expression d’un fond culturel ou
du parti pris stylistique du prescripteur. Beaucoup d’amateurs décèlent là une
attitude péremptoire, antidémocratique. Il n’est pas rare, dans les clubs de
dégustation, d’entendre cette récrimination : « Avec leurs notes, les experts distribuent des “Ce n’est pas bon” à la
volée. On aimerait entendre plus souvent des “Je n’aime pas” ». Notons
encore que les barèmes de notation des vins sont calqués sur les systèmes
d’évaluation scolaire : sur 20 en France, sur 100 aux États-Unis (avec une
“moyenne” à 70). Un héritage dénoncé par les altermondialistes qui voient là la
reproduction de l’esprit de compétition aride qui caractérise nos sociétés
occidentales.
NOTE ET UNIFORMISATION
Autre antienne contre la
notation, cette affirmation : « La
notation favorise l’uniformisation des vins ». Sébastien Lapaque, écrivain et
critique littéraire, stigmatise « ceux qui produisent des vins gonflés, boisés,
bodybuildés en espérant décrocher une note supérieure à 90/100 dans le Guide
Parker ». À titre de rétorsion, Lapaque a renoncé à toute notation et a
même exclu les bordeaux de ses guides. Le filmMondovino de Jonathan Nossiter,
sorti en 2004, cristallise cette mise en cause du nivellement consumériste et
industriel, dont la notation serait un avatar. Quitte à cultiver certains
amalgames idéologiques : d’après le film, d’un côté les méchants capitalistes
proches de l’industrie confisquent le goût du vin, de l’autre le gentil paysan
sud-américain ou sarde, proche de la nature, produit un nectar forcément
authentique… Le même type de défiance face à la globalisation et à la
simplification anime le parfois caustique Hugh Johnson. Dès le milieu des
années 90, il affirmait, dans l’édition anglaise de sonPocket Wine Book, que « l’Amérique aime les nombres (à l’instar de
tous les vendeurs) parce qu’ils sont plus simples que les mots ».
REFUS DE LA SIMPLIFICATION
Les critiques de la notation
sont-elles le monopole de la mouvance altermondialiste, de “bobos” sous le
charme des vins naturels ou d’esthètes conservateurs ? Pas sûr. Depuis quelques
années, certains producteurs rejoignent cette cohorte, avec des motivations
diverses : esthétique hédoniste du vin, arguments éthiques, idéologie, refus de
voir leur production comparée à celle des autres… En France, la famille Joly à
Savennières (La Coulée de Serrant), Jean-Louis Chave en Hermitage ou encore
Pierre-Emmanuel Taittinger en Champagne sont très critiques vis-à-vis de la
notation. Leurs mots sont toujours à peu près les mêmes : « Un vin réussi est ce qu’il doit être, par
essence incomparable aux autres. Les mettre sur le même plan, dans le même
barème, ne rime à rien, ne veut rien dire… ». Un producteur piémontais,
Teobaldo Cappellano, disparu en 2009, avait pris le parti d’exprimer son refus
des notes sur les contre-étiquettes de chacune de ses bouteilles : « Dans les classements, la comparaison, dogme
des paresseux, devient terme numérique dissociant et non effort humain partagé
», assénait le vigneron…
Adoptée parce qu’elle
simplifiait la vie du consommateur, la note est encore menacée par… la
prolifération des modèles de hiérarchisation. Les échelles de notation sur 10,
20 ou 100 sont régulièrement aménagées, nuancées. Partisan d’une hiérarchie par
classe plus que par note, Michel Bettane raille ces « idiotes progressions par demi-point, voire quart de point, ineptes pour
des vins en cours d’élevage et ridicules pour les autres ! ».
LA
FORCE DE L'HABITUDE
Sa solution ? Revenir vers des
classements à trois, quatre ou cinq niveaux (souvent des étoiles, parfois des
mots : excellent, très bon, bon, bof, beurk…), des paliers dans l’esprit des
classements historiques des crus bordelais de 1855 ou des terroirs
bourguignons.
« Il est impossible d’imposer à un dégustateur un autre système de
notation que celui dont il a l’habitude », tempère Bernard Burtschy, pour
qui « l’expérience montre qu’un même
barème est utilisé de façon différente par chaque dégustateur ».
Et la notation collégiale ?
Lorsqu’elle respecte des règles strictes (unité de temps et de lieu), elle
offre aussi une alternative à la notation individuelle. Au travers de leurs
notes, les capacités des dégustateurs (cohérence, répétitivité, capacité de
hiérarchisation et pertinence) peuvent être évaluées, ainsi que des “affinités
stylistiques” entre les vins. Mais elle comporte un écueil de taille
régulièrement souligné par le critique Michel Dovaz : « Toute dégustation collégiale sanctionnée par une note moyenne revient à
raboter les différences. La pondération statistique gomme les prises de
position individuelles ».
Existe-t-il une troisième voie
? Certains francs-tireurs ont abandonné toute hiérarchisation dans la
dégustation, ou, comme Hugh Johnson, tournent le système en dérision : le
“système Johnson” propose ainsi un retour à l’instinctivité, promue au rang
d’antidote contre la prétendue « rationalité » de la note. En partant d’un
simple “sniff” (coup de nez), Johnson propose d’évaluer le plaisir que procure
un verre de vin, du simple bien-être jusqu’à l’achat compulsif de la bouteille
et même du vignoble !
TOUS ACTEURS, TOUS PROPHÈTES
Après la domination du magistère
Parker, il faut aussi noter l’émergence d’un nouveau modèle, les “notations
collectives”, très différentes de la notation collégiale. L’idée, cette fois,
consiste à accumuler puis à “moyenner” toutes les notes existantes, des plus
crédibles à celles qui sont simplement disponibles. L’exemple le plus
remarquable : le site CellarTracker, lancé en 2004 par Éric LeVine, alors chef
de projet chez Microsoft. Cette base de données interactive associe et mouline
une infinité de notations “expertes” et “populaires”, unies par la sacro-sainte
échelle sur 100. Avec des statistiques impressionnantes : fin 2011, on pouvait
consulter sur ce site plus de deux millions de commentaires concernant plus
d’un million de vins. « L’affirmation de
ce phénomène est inévitable, il va perdurer. Mais attention : trop
d’informations tue l’information », avertit Bernard Burtschy.
L’audience va-t-elle prendre le
pouvoir ? L’émergence des blogs, des forums, des réseaux sociaux au détriment
des médias traditionnels et des experts traduit une contestation de la figure
du critique professionnel et de l’absolutisme parkerien en particulier. Alors,
tous acteurs, tous prophètes ? On connaît les risques de dilution et de
nivellement par le bas de l’information, le danger du grand relativisme général
; mais ce glissement engendre aussi la possibilité pour l’individu ou le petit
groupe de se réapproprier une esthétique gustative, de se forger une identité
culturelle, de se mesurer aux experts.
En 2012, la question de la
notation dépasse d’ailleurs le monde du vin. Comme dans les années 70, tout se
note, mais aujourd’hui, chaque “consom’acteur” veut asséner sa note. « Dans un proche avenir, les experts locaux
vont se multiplier, se contredire et, je l’espère, semer la zizanie dans ce
domaine. L’ère Parker touche à sa fin », annonce Michel Bettane.
Paradoxalement, c’est là où elle est née, à l’école, que la note tend à
disparaître…
LA FIN
DES NOTES ?
À
l’issue de cette enquête, nous suggérons de retenir les points suivants. 1) Il
est aussi difficile d’évoquer la qualité d’un vin avec une note que de faire
revivre une saveur avec un descriptif aromatique. L’addition des deux procédés
peut être considérée comme le moins mauvais des systèmes. 2) L’évolution des
modes de consommation et de communication permet à la note, pour la première
fois dans l’histoire de l’Humanité, de devenir une aventure personnelle, ou du
moins locale. 3) Plusieurs questions demeurent : cette démocratisation de la
notation répondra-t-elle aux besoins des consommateurs néophytes sur la planète
? Satisfera-t-elle la galaxie des marchands et les producteurs ? Sera-t-elle
enfin à la hauteur de la passion hiérarchique que le vin, comme tous les
produits nobles depuis les temps les plus anciens, a toujours suscitée ?
Source
RVF n° 561 Mai 2012 - Par Pierre Citerne
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